septembre 5, 2014 at 8:53
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«Mon premier amour» avec Richard Berry et Anouk Aimé en 1978, «Qu’est-ce qui fait courir David ?» avec Francis Huster et Nicole Garcia en 1982 et ce tout récent «Paroles et musique»… Il y a chez cet ancien assistant de Claude Lelouch un ton très personnel, très «tendresse-entre-rires-et-larmes». Elie Chouraqui est à l’écoute de ses acteurs pour mieux être à l’écoute de lui-même. Il dit beaucoup de choses personnelles dans ses films et se raconte beaucoup. Cela donne ces petites chroniques sentimentales touchantes, instantanées. Du cinéma «bulles de savon» qui vous rend heureux sur le moment, vous rend amoureux, délicieusement triste, drôlement ému… Puis après, comme une bulle de savon, il ne reste plus rien qu’un souvenir agréable. «Paroles et musique» est un parfum qu’il faut humer, une atmosphère qu’il faut respirer. Sans l’intelligence du cœur, on n’y voit qu’un film en déséquilibre. Le pivot central devait être, à l’origine, Catherine Deneuve (la femme de 40 ans déchirée entre vie professionnelle et vie amoureuse). Mais c’est devenu un élément accessoire parce que le film raconte d’abord une histoire d’amitié entre Michel (Richard Anconina) et Jeremy (Christophe Lambert). Là est toute la force-faiblesse de Chouraqui : être à l’écoute de ses comédiens et, surtout, de l’énergie qu’ils apportent à leur personnage. Chouraqui a pressenti le formidable impact (…ils ont été engagés bien avant «Tchao Pantin» et «Greys-toke») de ces deux jeunes comédiens d’une nouvelle génération. Dans «Paroles et musique», tout le monde donne ! Deneuve abandonnée et malade dans sa salle de bains. Nick Mancuso (le François Paradis de «Maria Chapdelaine») pleurant. La jeune Charlotte Gainsbourg malheureuse de voir son foyer bouleversé. Anconina enfin échappant aux rôles de petites frappes. Et surtout ce fou de Christophe Lambert… fou d’amour, fou de douleur.
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