août 2, 2014 at 8:49
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Avec un titre pareil, il n’y a pas à chercher loin l’auteur ne peut être que Michel Audiard. En outre, les héros s’appellent Robineau et Foisnard, alors vous pensez ! Le premier est notre vieil ami Jean Carmet : c’est lui qui expérimente la recette du titre. Commis voyageur minable, il vend du vermouth frelaté avec une technique imparable qui consiste à apitoyer le chaland. Le bougre raconte ses malheurs, s’invente des maladies imaginaires… La même méthode fonctionne admirablement auprès des femmes : aussi étonnant que cela puisse paraître, elles lui tombent dans les bras, à commencer par Jane (Birkin of course), petite strip-teaseuse romantique. Maso comme pas deux, cette gentille effeuilleuse n’est séduite que par la nullité. Lorsqu’enfin le brave Robineau emporte le morceau, leurs ébats sont couronnés par cette immortelle réplique, que Jane Birkin avoue avoir eu grand plaisir à lancer «Tu m’as loupée comme un chef !». Des répliques audiardesques, il y en a du même tonneau, par exemple : «Des connards comme toi, je donne un coup de pompe dans ma télé, il en dégringole cinquante !» Grandiose ! Il y a aussi Evelyne Buyle (qu’on aimerait bien revoir de temps en temps), maîtresse de Jean-Pierre, Marielle, époux de Stéphane Audran : un petit monde dont les chassés-croisés amoureux sont dignes du vaudeville le plus trépidant.
Philippe et Rosa ont du mal à divorcer. Pourtant, ils ont pris la décision : longtemps heureuse, leur vie est devenue terne et vide. Ils organisent une grande fête dans leur villa de banlieue, pour annoncer la nouvelle à leurs amis. La visite chez l’avocat, avec son langage juridique pour les choses les plus simples, leur semble absurde. Pourtant, les problèmes vont se présenter par l’intermédiaire des enfants qui prennent mal la séparation de leurs parents. Une dernière fois, ils fêteront Noël en famille. Philippe découvre que ce n’est pas facile, voire impossible, de divorcer tranquillement. L’intérêt du film de Pierre Barouh, c’est dans sa tentative de dédramatisation d’une situation si souvent mal vécue. Il souhaite qu’un divorce puisse se dérouler sans déchirement, sans crise, sans larmes. C’est sans doute de l’ordre de l’utopie. Mais «Le divorcement» a surtout le grand mérite de ne pas tomber dans le style grandiloquent de la démonstration : il se contente d’observer, simplement, avec une justesse et une sensibilité très convaincantes.
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