Les dessins animés

mai 12, 2014 at 2:14
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Babar Avant tout, ils sont deux qui « cartoonent » au box-office elle, c’est «La Belle et le Clochard », de Walt Disney, qui enregistre déjà plus de 350 000 cassettes vendues en trois mois. Lui, c’est Mowgli, du « Livre de la jungle», édité chez René Chateau, qui a dépassé les 120 000 cassettes vendues et ce n’est pas fini. Derrière, match serré entre Bugs Bunny et Woody Woodpecker. Les deux pépés de cinquante ans bataillent dur pour conquérir le cœur des pères Noël vidéophiles. Au centre, Babar et Tex Avery jouent des coudes pour rivaliser avec les stars de Disney. A l’arrière, Lucky Luke, Astérix et Tintin surveillent leur défense. Sur la touche, Bouli, Candy et Oliver Twist jouent les challengers. L’ambiance est à son comble.

Les distributeurs sont formels : c’est pendant les deux derniers mois de l’année qu’ils enregistrent les plus fortes ventes de vidéocassettes pour enfants. Les rois du box-office sont souvent ceux qui bénéficient d’une large cote de popularité chez les parents. Classiques et adaptations de bandes dessinées flirtent un jour ou l’autre avec le succès. Pour le reste, l’achat est souvent synonyme de coup de poker. Carte sur table au dessin animé… Mickey pourrait bien devenir gangster, Bugs Bunny faire un régime sans carottes, Blanche-Neige se marier avec Lucky Luke et les studios Walt Disney être rachetés par Bernard Tapie. Personne ne pourrait nier avoir connu les plus grandes joies de son enfance grâce au dessin animé. Apparus pour la première fois en 1917 et projetés en avant-programme pendant des années, les dessins animés ne se sont pas gênés pour s’échapper des salles obscures et investir le petit écran. Aujourd’hui, télévision et vidéo sont envahies par les toons, éternellement increvables et jeunes comme au premier jour. Mais pour les enfants, le choix est parfois difficile et la qualité des programmes souvent incertaine. Le dessin animé est devenu une industrie audiovisuelle avec ses chefs-d’œuvre et ses ratés. Un tri sévère s’impose. Quand on s’appelle Film Office et qu’on a le privilège de détenir les droits de distribution en France des studios MGM et Disney, lé paysage est tout rose. Des chefs-d’œuvre, Film Office en a. En pagaille. Le dernier-né est « La Belle et le Clochard ». Edité pour la première fois en vidéo à la rentrée dernière, l’inoubliable duo amoureux des deux chiens les plus célèbres de Walt Disney a pulvérisé les ventes. 350 000 cassettes s’étaient déjà arrachées le 1er novembre. Personne n’ose imaginer le raz-de-marée que provoquerait l’édition de « Blanche-Neige et les sept nains».

Disney

Mais les héritiers du génie Disney n’autorisent la diffusion des longs métrages qu’au compte-gouttes. «Dumbo», «Alice au pays des merveilles», « Merlin l’Enchanteur», «Robin des bois» et «La belle au bois dormant» sont les seuls à avoir déjà été édités en vidéo. Et les trois derniers titres sont actuellement introuvables : pour préserver le succès d’un éventuel ré exploitation en salles, les cassettes sont retirées du marché un peu plus de six mois après leur sortie. Le prochain film prévu est « Bernard et Bianca », au printemps prochain. Des compilations d’anciens courts métrages sortent aussi régulièrement. Mais si la série des «Salut Donald», «Mickey», «Pluto» et «Goofy» est réussie, il n’en va pas de même pour les «Bande à Picsou», «Tic et Tac» et autres «Winnie l’ourson», conçus comme des sous-produits et nettement moins intéressants. Le succès du chef-d’œuvre de Rudyard Kipling, «Le livre de la jungle», lui, n’appartient pas uniquement aux studios Walt Disney. René Chateau a dépassé la barre des 120 000 cassettes vendues pour la série des six prestigieux dessins animés qu’il propose depuis le printemps et qui ont été réalisés par des studios japonais. Quoi qu’il en soit, le film de Walt Disney n’est pas sorti en vidéo et les aventures de Mowgli, version nippone, passionnent. Les dessins animés de Don Bluth, ancien pensionnaire de la «maison Disney», deviendront sans doute les classiques de l’an 2000. Déjà édité par quatre labels différents, le réalisateur est un des plus doués de sa génération. Malgré la grande qualité de ses films, il n’a jamais connu de véritables succès en salles. La vidéo devrait arranger les choses. Précipitez-vous sur «Brisby et le secret de Nimh» (Warner), «Banjo» (Delta), «Charlie» (en location chez GCR), «Fievel et le Nouveau Monde» et «Le petit dinosaure et la vallée des merveilles», vous ne regretterez pas. Côté MGM, certaines grandes stars du dessin animé se sont donné rendez-vous dans une vingtaine de cassettes irréprochables : la Panthère rose, Bugs Bunny et Daffy Duck (dans leurs premières apparitions), Tom et Jerry et tous les héros irrésistibles de Tex Avery reviennent régulièrement à l’affiche pour notre plus grand plaisir.

Tex Avery

Un grand nombre de cassettes sont disponibles en version originale sous-titrée. Récemment, Canal+ Vidéo a décroché le privilège de distribuer, en exclusivité pour ses abonnés, une formidable compilation Tex Avery, du catalogue inédit MGM. L’offre, valable du 1er octobre au 31 décembre, ne sera malheureusement pas proposée au grand public par la suite. Dépêchez-vous… Cette année, d’autres grands classiques font leur apparition en vidéo pour leur anniversaire. Les soixante ans de Babar valent à deux labels de s’approprier ses aventures pachydermiques : Delta et Billy Clap. Les deux versions sont réussies, mais c’est sans doute le second éditeur qui fera craquer les pères Noël. Billy Clap propose une mallette pratique à l’effigie de Babar, contenant trois cassettes et une petite toise pour les enfants. Woody Woodpecker le pivert, édité par CIC Vidéo, bénéficie, lui, d’une collection de quatre cassettes à l’occasion de ses cinquante bougies. Seul regret, leur durée : 30 minutes… De son côté, Looney Tunes, qui célèbre lui aussi son cinquantième anniversaire (Warner), propose une série de dix compilations de ses meilleurs dessins animés.

Dix heures de détente non-stop assurées par Speedy Gonzalès, Bugs Bunny, Porky Pig, Bip Bip, Titi et Grosminet. Un régal! Côté français, Paul Grimault a obtenu le Prix Louis-Delluc, en 1980, pour son inoubliable «Roi et l’oiseau». La version a été légèrement améliorée à l’occasion de sa réédition récente en. vidéo chez GCR. Toute la poésie de Jacques Prévert inonde les images grandioses de son film. A voir. Si Babar est un illustre héros de la littérature enfantine, de nombreux personnages de bandes dessinées se sont animés par la magie du cinéma. Lucky Luke en est une des vedettes. Il est à l’honneur ce mois-ci grâce à GCR qui propose une collection de quinze cassettes consacrées à ses démêlés daltoniens. Même si «La ballade dés Dalton» et « Daisy Town » (RCV) étaient encourageants, l’adaptation n’est évidemment pas aussi réussie que la BD. Tintin doit, lui, son édition vidéo à UGC et Fil à Film. Les cassettes sont réservées cependant aux inconditionnels : il s’agit de la série télévisée diffusée par FR3 il y a quelques années. Relisez plutôt les merveilleux albums d’Hergé! Même consigne pour «Quick et Plupke» (Echo), du même auteur. Quant à Obélix, Astérix et toute la troupe d’Uderzo, c’est le sémillant Pierre Tchernia qui est le principal artisan de l’adaptation cinématographique.

Certains épisodes sont mieux réussis que d’autres, en particulier «Astérix et Cléopâtre» (RCV) et «Le coup du menhir», une nouveauté à la vente chez GCR (bientôt en laser disc). A noter aussi les adaptations sympas de «Snoopy» (Delta) et des « Schtroumpfs» (Film Office), sans oublier «Pif et Hercule» (TF1 Vidéo), «Manu» (CBS Vidéo), «Batman» (Warner) et «Superman» (Delta et Warner). Selon les préférences… Tous les dessins animés disponibles en vidéo, ou presque, ont déjà été diffusés par une chaîne de télévision. Leur réputation est faite et le choix plus facile. Seulement, nos charmants rendez-vous télé ne sont pas toujours synonymes de qualité. Les enfants, eux, ont du mal à faire une sélection. Devant le rayon des cassettes vidéo, il faut savoir leur offrir autre chose que les aventures sanglantes des multiples héros «japoneux» en mal de conquêtes extra-terrestres. Suivez le guide. Pour les tout-petits : choisissez, par ordre de préférence, «Bouli», l’irrésistible bonhomme de neige (Echo), les personnages animés de «Fisher Price» (Delta), «Les Bisounours» (Warner, GCR), «Denis la malice» (Echo) ou «Les recettes de Gil et Julie» (Echo). Evitez les contes de Proserpine : malgré les petits cadeaux offerts avec les cassettes, les programmes aussi prestigieux que «Le lièvre et la tortue» ou «Le petit chaperon rouge» sont très décevants. Il n’y a aucune animation et les dessins sont horribles.

A partir de cinq ans : choisissez «Oliver Twist» ou «La petite sirène» (voir encadré), véritables petits bijoux de l’animation moderne (Proserpine). Découvrez la série des trois «D» de Proserpine, les œuvres de Dickens, Doyle et Dumas fidèlement mis en images en douze cassettes («La tulipe noire», «Le chien des Baskerville», «La maison d’antiquités »…) ainsi que la série des « Potalos», fraîchement éditée chez Antarès. Evitez «SOS fantômes» (GCR), adaptation mal faite du long métrage, trop violente et plutôt ennuyeuse.

A partir de huit ans : choisissez «Il était une fois l’homme» (CBS Vidéo), véritable perle rare en matière de dessin animé éducatif. Il s’agit de l’Histoire de France racontée à tra-vers.les siècles. Découvrez «Tortues ninja» (Virgin), le dessin animé qui fut le point de départ du film du même nom, qui triompha tout l’été aux Etats-Unis, «Sous le signe des mousquetaires» (UGC), «Candy» (AB/TF1 Vidéo) et une superbe mallette réalisée par CBS-Fox contenant deux cassettes des petits personnages du «Retour du Jedi », les Ewoks et les Droids. Une montre leur est même offerte en cadeau. Evitez «Les samouraïs de l’éternel» (AB/TF1 Vidéo).

Le véritable must de ces challengers de tous pays est la série de dessins animés baptisée «Réglisse» (Antarès) qui s’adresse aux enfants de tous âges. Totalement inédites et pour la première fois à la vente, sept adaptations des contes d’Andersen sont d’ores et déjà disponibles. Parmi elles, deux chefs-d’œuvre à ranger précieusement avec vos Walt Disney préférés : «Le petit renne courageux» et «La reine des neiges». La réalisation de ces perles rares date autant que les inoubliables classiques du maître américain. On raconte même que ce dernier éprouvait une grande admiration pour ceux qui travaillaient dans les studios moscovites de Soyouzmoultfilm. Quarante ans après, les frontières sont tombées et les films arrivent en France. A moitié prix des Disney! Encore une hésitation?

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